Entrée de François 1° et Charles Quint dans Paris en 1540 |
Charles Quint (1500 - 1558) Fossoyeur malgré lui de l'unité européenne...
Le futur empereur Charles Quint est né le 24 ou 25 février 1500 près de Gand avec le titre de duc de Brabant. Il va, au gré des héritages et alliances matrimoniales, réunir sur sa tête des couronnes de toute l'Europe qui en feront le souverain le plus prestigieux à défaut d'être le plus puissant.
Déjà archiduc d'Autriche en qualité d'héritier de la dynastie des Habsbourg, il recueille l'héritage flamand des ducs de Bourgogne (Belgique et Pays-Bas actuels) puis les couronnes des rois de Castille et d'Aragon, y compris leurs possessions d'outre-mer.... Ainsi pourra-t-on dire que le soleil ne se couchait jamais sur ses possessions, celles-ci s'étendant sur toute la surface du globe.
Pour finir, il sera élu empereur d'Allemagne sous le nom de Charles V (Charles Quint en vieux français).
Malgré tous ces atouts, ou à cause d'eux, l'empereur va aller tout au long de sa vie de déconvenue en déconvenue jusqu'à son abdication, à l'âge canonique de 55 ans.
*Un bilan amer
Pour l'empereur, les complications commencent dès avant son élection par la Diète de Francfort à la tête du Saint Empire romain de la nation germanique («Heiliges Römisches ReichDeutscher Nation» ou empire d'Allemagne pour faire plus court), le 28 juin 1519.
En concurrence avec le roi de France François 1er, il s'endette sans compter auprès des Fugger, une famille de banquiers, pour acheter les votes des grands Électeurs. Ce faisant, il ne prête pas attention aux menées d'un moine du nom de Luther, qui répand en Allemagne des idées séditieuses et remet en cause l'autorité du pape, la hiérarchie religieuse et le dogme lui-même ! Quand le jeune empereur s'en préoccupera, il sera déjà trop tard et il devra jusqu'à la fin combattre les nobles allemands désireux de suivre la nouvelle foi luthérienne.
La rivalité avec le roi de France François 1er se ravive à propos du duché de Milan, dont l'un et l'autre revendiquent l'héritage. Elle va entraîner Charles Quint dans une autre série de guerres, principalement en Italie. Ces guerres ne donneront aucun résultat et l'on n'en retiendra que quelques manifestations odieuses comme la mise à sac de Rome, du 6 au 13 mai 1527, par les lansquenets allemands du connétable de Bourbon, aux ordres de l'empereur.
Pendant ce temps, le sultan Soliman le Magnifique bat les Hongrois à Mohacs, s'empare de la plus grande partie de la Hongrie et vient mettre le siège devant Vienne, capitale des Habsbourg...
Au bilan, voilà la Rome pontificale dévastée par des soudards et la chrétienté occidentale divisée entre catholiques et protestants et menacée jusqu'en son coeur par les Turcs musulmans ! Du côté hispanique, que dire ? Les tentatives d'implantation espagnole en Afrique du Nord aboutissent à l'enracinement des pirates barbaresques à Alger, sous l'autorité nominale des Turcs.
Outre-Atlantique, les conquistadors achèvent la conquête du Nouveau Monde, mais c'est au prix de la destruction des anciennes cultures indiennes et de la diffusion d'une économie prédatrice qui ruinera durablement le continent sud-américain...
*Abdication résignée
À 55 ans, lassé de tout, malade et usé, Charles Quint est une nouvelle fois éprouvé par son échec face aux protestants d'Allemagne à Augsbourg. Le 25 octobre 1555, dans la grande salle du château de Bruxelles, devant les députés des dix-sept provinces bourguignonnes, ainsi que les chevaliers de l'ordre de la Toison d'Or et les ambassadeurs et représentants d'une grande partie de l'Europe, le souverain le plus richement doté d'Europe se dessaisit des États bourguignons en faveur de son fils Philippe. C'est ainsi que le 16 janvier suivant, Philippe devient roi des Espagnes et des Deux Siciles sous le nom de Philippe II.
Le 12 septembre 1556, Charles Quint cède à son frère Ferdinand les États autrichiens et le titre d'empereur d'Allemagne, soit tous les domaines et titres hérités des Habsbourg. Il se plie en cela à la règle de partage en vigueur dans le Saint Empire romain germanique.
Ferdinand était déjà roi de Bohème et de Hongrie depuis la mort du souverain de ces États à la bataille de Mohacs (1526).
*Fin du rêve impérial
Le vieil empereur, déchargé de tous ses titres, se retire dans une résidence voisine du monastère de Yuste, en Estrémadure, où il mourra le 21 septembre 1558.
Il emporte avec lui le rêve médiéval d'un empire chrétien universel. Désormais, en Europe, la paix dépendra de l'équilibre entre les États nationaux et non plus de l'autorité d'un empereur ou d'un pape. (source : Herodote.net)
La réflexion du Baron : Un rêve Européen qui ne date pas d'hier, un échec avec Charles Quint, ce qui aurait motivé Rome pour envoyer deux "émissaires" successivement en France : Richelieu et Mazarin, pour une mainmise sur le trône de France dont Louis Dieudonné Quatorzième "fût-il" une "Résultante" ?
Trêve de rafistolage royal : à remarquer que l'actuel drapeau Européen comporte douze étoiles, et les gardes du Vatican sont...suisses ! (& traité de...Rome)
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