Les 6 tapisseries dites de la Dame à la Licorne reprennent toutes les mêmes éléments : sur une sorte d'île, on voit une femme entourée d'une licorne à droite et d'un lion à gauche, parfois d'une suivante et d'autres animaux.
Cinq de ces représentations illustrent un sens :
*le goût : la dame prend une dragée que lui tend sa servante ;
*l'ouïe : la dame joue de l'orgue ;
*la vue : la licorne se contemple dans un miroir tenu par la dame ; (ci-dessous à droite)
*l'odorat : pendant que la dame fabrique une couronne de fleurs, un singe respire le parfum d'une fleur dont il s'est emparé ;
*le toucher : la dame tient la corne de la licorne ainsi que le mât d'un étendard.
La sixième tapisserie, sur laquelle on peut lire la formule « A mon seul désir » sur une tente, est plus difficile à interpréter.
Tapisserie de la Dame à la Licorne, XV°s. "La Vue" |
Les tapisseries y avaient été laissées, et ceux qui eurent l'occasion de les admirer purent échafauder les hypothèses les plus invraisemblables sur leur origine. C'est ainsi que l'on attribua leur réalisation au prince ottoman, Djem...
Suivant d'autres sources fantaisistes, ces tapisseries auraient été réalisées à Aubusson : on sait qu'il n'en est rien.
Entre 1835 et 1840, l'écrivain George Sand, la « voisine de Nohant », figurait parmi les familiers de la sous-préfecture de Boussac et vit plusieurs fois ces tapisseries au château de Boussac, où elles étaient exposées dans les appartements et le bureau du sous-préfet. Elle en parle dans plusieurs de ses ouvrages et dans un article publié en 1847. Dans cet article, George Sand cite huit tapisseries (alors que six seulement nous sont connues). Les commentaires qu'elle ajoute à propos de ces tapisseries et de leur relation avec le séjour du prince turc "Zizim" (Djem) à Bourganeuf relèvent toutefois de l'imagination la plus fertile. Et c'est elle, très vraisemblablement, qui en signala l'existence à son éphémère amant, Prosper Mérimée, inspecteur des monuments historiques, qui visita la région en 1841 et les fit classer au titre des monuments historiques.
La correspondance de Mérimée apporte une précision intéressante à propos des tapisseries : il y en existait d'autres "plus belles, me dit le maire, mais l'ex propriétaire du château - il appartient aujourd'hui à la ville - un comte de Carbonière les découpa pour en couvrir des charrettes et en faire des tapis". Reste à savoir si les tapisseries découpées faisaient partie de la suite de la Dame à la licorne, ou s'il s'agissait d'autres tapisseries.
En 1882, la municipalité de Boussac vendit les six tapisseries au conservateur de l'actuel Musée national du Moyen Âge (Thermes et hôtel de Cluny, à Paris). (Source : Wikipédia)
La réflexion du Baron : La Vénus d’Ille est une nouvelle fantastique de Prosper Mérimée écrite en 1835 et publiée en 1837 alors que l’auteur avait 34 ans.
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